Histoire de la grande consoude plante médicinale
Publié le Par: Maxime
La consoude était cultivée et utilisée comme plante médicinale bien avant notre ère. Les grecs et les romains utilisaient déjà la consoude pour régler de nombreux problèmes et en particulier pour soigner blessures et fractures.
La consoude il y a 2000 ans
Pline l’ancien, italien né au premier siècle après JC, écrivait il y a des siècles que la consoude bouillie permettait de « souder » des plaies. Il mentionne aussi l’utilisation de la consoude dans le traitement des fractures.
Au premier siècle, le contemporain de Pline l’ancien, le grec Dioscoride, médecin, pharmacien et botaniste, parlait déjà des bienfaits de la consoude dans son ouvrage « À propos de la matière médicale », texte rédigée en grec qui est restée la référence en botanique médicale pendant des siècles.
La consoude au moyen-âge
Au 11ème siècle Hildegarde de Bingen (1098-1179), sainte de l’église catholique, souvent considérée comme la créatrice de la phytothérapie moderne. recommande l’utilisation de la consoude.
Le nom de consoude est utilisé à partir du 13ème siècle, il vient du latin consolidare.
Au XVIe siècle, la consoude est mise en valeur par le médecin d’Henri II : Jean Fernel.
Le botaniste suédois Linné (1707-1778) a écrit plusieurs ouvrages dont le plus important est Systema Naturæ (les systèmes de la Nature) qui fit l’objet de plusieurs éditions. C’est Linné qui créa le genre symphytum. Il est aussi le fondateur de la nomenclature binominale, en 1753.
La consoude au 20ème siècle
Au début du 20ème siècle l’histoire de la consoude plante médicinale se confond un peu avec l’histoire D’Henri Leclerc né à Paris le 5 octobre 1870. Henri Leclerc consacra sa vie à l’étude et l’utilisation des plantes médicinales. Il écrivit plusieurs livres (et articles) et en particulier le « précis de phytothérapie » qui fut la bible des phytothérapeutes pendant plus d’un siècle et encore de nos jours.
Il utilisa largement la consoude pour soigner les brûlures et autres problèmes des soldats de la Première Guerre mondiale
L’allantoïne, constituant majeur de la consoude, est un composé chimique azoté, de formule C4H6N4O3. Il a été découvert par Louis Nicolas Vauquelin dans le liquide amniotique de la vache à la fin du 18ème siècle. Mais sa présence dans les racines et les feuilles de consoude n’a été découverte que bien plus tard au début du 20ème siècle.
On attribue souvent cette découverte à 2 médecins anglais : Thitherley et Coppin. Pour notre part nous retiendrons plutôt les travaux d’un autre anglais la docteur Mac Allister qui rechercha pourquoi la consoude était si efficace dans le traitement des coupures et des fractures. Ses travaux à l’université de Liverpool lui permirent d’isoler l’allantoïne et d’ailleurs d’analyser les dosages d’allantoïne dans les racines en fonction de la saison.
Dans cette histoire de la consoude plante médicinale nous sommes obligés de parler de Lawrence D Hills le « pape de la consoude ». Il a plus écrit et travaillé sur la consoude pour nourrir les animaux que pour soigner humains et animaux. Néanmoins vous trouvez dans ses écrits de nombreuses informations sur l’usage vétérinaire de la consoude. Il parle en particulier de « petits malins » qui achetaient dans les foires des animaux en mauvais état. Ils les retapaient avec la consoude et quelques jours plus tard les revendaient avec une très belle plus-value. C’est en particulier le cas de veaux souffrant de diarrhées, invendables, mais qui se retrouvaient très vite en bonne santé.
Pour ce qui est de l’utilisation de la consoude en médecine humaine il fait surtout référence aux travaux de Mac Allister qu’il reprend en partie dans son livre : Comfrey past present and future.
L’herboriste autrichienne Maria Treben fut aussi une grande vulgarisatrice de la consoude. Née en 1907, elle parle de cette plante dans son livre La Santé à la pharmacie du bon Dieu. Sa recette de baume à la consoude est toujours utilisée par de très nombreuses personnes et par nombre de nos clients.
La consoude médicinale aujourd’hui
Depuis environ 50 ans on a découvert dans les racines et les feuilles de consoude des alcaloïdes pyrrolizidiniques considérés comme cancérigènes. Cette découverte pose de nombreuses questions, faut-il abandonner une plante aussi intéressante ? peut-on utiliser la consoude en usage externe ? les risques sont-ils majeurs ? Rien n’est définitif. La guerre entre les pros-consoude et les anti-consoude ne fait que commencer.
L’Australie a placé la consoude dans sa liste de produits interdits en 1984. L’Allemagne et le Canada firent de même en 2001
Par principe de précaution nous préconisons de ne pas manger de la consoude (ou plutôt d’en manger rarement) et de ne l’utiliser que rarement comme médicament par voie interne, mais, pour nous, rien ne permet de dire qu’elle est dangereuse utilisée par voies externes ! Bien au contraire. De nombreuses études scientifiques dont certaines sont très récentes démontrent tout l’intérêt de la consoude pour se soigner. Vous trouverez les liens vers ces études dans notre livre blanc : je me soigne avec la consoude.
Et aujourd’hui ?
Les bienfaits de la consoude dans la multiplication des cellules sont scientifiquement prouvés.
Nous savons que les 3 composants majeurs de la consoude au niveau médical sont l’allantoïne, le mucilage et l’acide rosmarinique. A ces 3 composants majeurs vous pouvez rajouter les tanins et la choline.
Mais le principe de précaution, très développé dans nos démocraties occidentales freine l’utilisation de plantes pour la santé.
L’histoire n’est pas finie !
A vous de décider si vous souhaitez utiliser la consoude pour vous soigner. Chacun est libre. Nous, nous l’utilisons par exemple sous forme de baume utilisable dans de nombreuses circonstances et sous forme de gel Symphy pour soigner les maladies de peau des animaux
Et demain ? la consoude sera-t-elle toujours utilisée d’un point de vue médical. ?
Il faut se rendre à l’évidence les recherches occidentales se concentrent de plus en plus sur des molécules et de moins en moins sur des plantes.
Ceci dit la mondialisation de la recherche médicale est en marche. Des pays comme la Chine ou la Russie peuvent à l’avenir nous obliger à revoir nos copies. En Chine en particulier, les médecines naturelles ou alternatives ont le vent en poupe
Nous pensons, nous à une utilisation de la consoude pour prévenir la DMLA. Aujourd’hui la santé des yeux devient préoccupante dans nos civilisations occidentales. Ainsi, la majorité des asiatiques souffrent déjà de myopie. Les explications semblent évidentes : nous sommes devenus trop sédentaires. Notre vision de loin n’est pas assez stimulée. Nous passons trop de temps devant les écrans
La DMLA (dégénérescence maculaire liée à l’âge) devient préoccupante. Elle est due à une carence alimentaire en lutéine et zéaxanthine, 2 xanthophylles indispensables pour la macula et que le corps humain ne synthétise pas. Il faut donc trouver ces 2 xanthophylles dans notre alimentation et c’est là que la consoude intervient. Comme nous ne consommons pas (ou peu) de consoude la solution est indirecte. Donnez de la consoude à manger à vos poules, les œufs seront plus jaunes, contiendront plus de lutéine et zéaxanthine et la consommation de ces œufs enrichis en xanthophylle freinera le développement de la macula.